Trouble de l’usage et douleurs chroniques : enquête de prévalence chez les patients consultant au CETD du CHU de Bordeaux concernant la consommation de tabac, alcool, cannabis, opioïdes forts et faibles - 04/11/18
Résumé |
Introduction |
Plusieurs produits, licites et illicites, ont un impact sur la douleur et un risque de développement d’addiction [1 ]. De plus, l’addiction et la douleur partagent des voies physiopathologiques communes pouvant expliquer des interactions. Il est observé des addictions au sein des patients douloureux chroniques, parfois à des produits prescrits [1 ]. Il est également observé une prévalence plus importante de la douleur chez les patients substitués aux opioïdes [2 ]. Cette étude évalue la prévalence de l’addiction au sein de patients consécutifs vus en consultation au Centre d’étude et de traitement de la douleur (CETD) du CHU de Bordeaux.
Méthode |
Un autoquestionnaire basé sur les critères de troubles de l’usage du DSM-5 a été rempli par les patients consultant en première fois ou en suivi au CETD du CHU de Bordeaux pour les consommations de tabac, alcool, cannabis, opioïdes forts ou faibles.
Résultat |
Cent soixante-huit questionnaires ont été récupérés entre juillet et août 2017. L’analyse a porté sur 163 questionnaires. Il y avait 70 % de femmes et 30 % d’hommes avec un âge moyen de 43 ans. Les douleurs les plus fréquentes étaient d’ordres musculo-squelettiques et des algies oro-faciales. Tous les patients présentant une AVF (7) avaient une suspicion d’addiction à au moins une substance. Trente-deux pour cent des patients présentaient un trouble de l’usage à au moins une substance. Le tabac représentait la substance la plus problématique, 40 patients, suivi par les paliers 2 (codéine, tramadol, opium), pour 15 patients. Pour 14 patients il existait une situation de probable poly-addiction.
Discussion |
L’addiction est une co-morbidité fréquente parmi la population de patients douloureux chroniques. Il est probable que la présence d’une addiction modifie les réponses aux thérapeutiques antalgiques. Le dépistage et la prise en charge des addictions dans la population de patients douloureux chroniques devrait être mieux intégrés dans la prise en charge antalgique (évaluation et traitement). Les liens existant entre ces deux pathologies sont à préciser mais la possibilité d’une addiction à un produit prescrit ne doit pas faire sous-traiter une douleur sévère, aiguë ou chronique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 73 - N° 6
P. 569 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?